J'ai insisté de nouveau. Puis j'ai finalement abandonné pour ne pas l'agacer. Pour ne pas paraître trop dépendante. « Je t'aime petit cul » m'a-t-il dit. Je ne lui dis jamais de « je t'aime ». Moi c'est les « moi aussi ». Il fait semblant de ne pas s'en apercevoir. D'ailleur il doit bien le savoir. Je ne l'aime pas. J'aime seulement ce qu'il me fait. Du bien. Tout le mal que je pourrais recevoir de lui, c'est comme si j'avais connu dans le passé une vaccination. J'y suis insensible. Cela n'existe pas. Je vis protégée par un roc, ma tête, mon corps, tout réagit admirablement à cette liaison sans nom, au souffre qui plane. J'ai du plaisir, de la jouissance, de la honte... Et c'est toujours du plaisir que je lui prends.
-Tu vas faire quoi?
-Je vais me caresser et ensuite j'irai faire les soldes...
-Caresses toi en pensant à moi. Et hésites pas à utiliser le fric que je t'ai donné pour acheter de jolies petites choses.
-Tu verras, je rigole comme une sote.
-Tu me fais bander Stéphanie
-Caresses toi aussi...
Je repose le téléphone et je m'allonge sur le lit les cuisses entrouvertes. Sa voix me manque déjà.