Le lendemain j'étais en train de porter des cartons dans la camionnette lorsque mon frère se mit à me regarder avec un sourire amusé, s'approchant vers la boîte au lettre en chantant Céline Dion. Cela ne me fit pas rire. Encore moins lorsqu'il s'exclama "Alors aujourd'hui quel nouvel indice allons nous avoir sur ton amoureux transit?". Je me débarassais du carton en le posant n'importe où dans la camionnette et me ruais sur lui pour lui arracher des mains.
_ Ma parole mais c'est qu'elle me grifferait cette tigresse!
_ Tu crois pas si bien dire si tu ouvres mon courier c'est bien ce qui risque de t'arriver!
_ Ô ma belle Stéphanie, tes cheveux sont si jolis, ton visage aussi, j'aime lorsque tu souris... Mon amour pour toi, est tel un Boa, il rempe vers toi, chaque fois que je te vois...* Rime en i pour le premier quatrain, rimes en a pour le second... Applaudissement s'il vous plait! Non mieux : " Déshabillez moi oh tendre, sensuelle et belle Stéphanie / Depuis qu'il vous a vu, dur et fou de vous est mon zizi..."
_ Mon pauvre garçon! Mon pauvre mon pauvre garçon! Tu n'as pas honte?
_ Oh si je crève de honte Stéphanie! Je me meurre à trop me languir de vous...
_ Tu es vriament petit!
_ Et si c'était un de tes élèves de neuf dix ans?
Je retournais dans l'appatement, ma lettre à la main. Je l'ouvris dans la cuisine, celle-ci était une feuille pliée et scotchée. Je m'armais donc d'un couteau. De celle-ci je ne me souviens plus des mots exact. Mais en substance il me disait que je ne pouvais rien faire pour détourner son regard de ma moi et de ma beauté, que même avec le t-shirt et le pantalon que je portais la veille il n'y avait pas de doute que j'étais la femme la plus belle de la voie Lactée, que de toutes les étoiles aucune n'avait mon éclat, que je rendais les autres astres jaloux jusqu'au soleil. Il ajoutait autre chose sur ce qu'il devinait de mon esprit, mais je ne sais plus quoi exactement. En effet il ne devait pas avoir beaucoup plus de dix-huit ans. Dans ma tête je le voyais déjà se masturber le soir en pensant à moi. Mais je notais qu'il écrivait sans la moindre faute d'orthographe. Quant à ce qu'il se caresse en songeant à moi, je me dis qu'il n'était sûrement pas le premier, et que tout cela était finalement très attendrissant. Luc me demanda si j'étais dingue. Anne m'étonna en lâchant : "Mais tu sais mon chéri... Un homme qui se masturbe ça n'est pas forcément sale... Ca peut être très beau."
Mon frère ferme sa grande bouche. "Mais sans doute ma chérie... Mais sans doute..." finit-il par dire d'un ton ahuri.
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*je m'autorise à ne pas mettre en forme cette poésie mesquine de mon frère pour le punir
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