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Un homme en chasse un autre

On parle et on parle assis sur des chaises dans un coin de la salle. J'évite autant que je peux les yeux d'Erwann. Tout en ne pouvant me retenir très longtemps d'y revenir. Il me dit que je suis magnifique et moi comme toujours je ne sais pas quoi répondre, je rougis. Du coup il en rajoute encore. "Tu es adorable quand tu rougis!". Et on est reparti pour un tour de Stéphanie rouge comme une écrevisse, qui se tord les mains et balbutie des choses incompréhensibles en se mordant les lèvres ainsi que les petites peaux à l'intérieur de la bouche! Ma spécialité...

Mon frère me réveille :

_ On y va Stef!

_ Déjà?

_ Eh oui déjà... Il est trois heures quand même!

Il s'approche d'Erwann. "Bon Erwann, heureux de t'avoir rencontré... A une prochaine. Peut-être qu'on aura plus le temps de discuter!". Erwann se lève. Ils se serrent la main. Je suis mon frère, je dis au revoir à tout le monde, je fais la bise aux mecs et au filles. On me dit que ça fait toujours aussi plaisir de me voir, de ne sourtout pas changer et des choses de ce genre. Je perds mon frère parmis ses amis durant un moment. Un autre type que je ne connaissais pas en arrivant et avec qui j'ai dansé à un moment veut absolument mon numéro. Ma réponse favorite à l'époque, dans un sourire s'il vous plait : "Je n'ai pas encore de numéro de sécu! Pas à mon âge...". Elle marche à tous les coups, même si ça ne fait parfois rire que moi. Je refuse gentiment. "Tu ne sais pas ce que tu perds". Je fais un adorable sourire "désolée", en pensant très fort "Mais par contre je sais ce que je gagne".

J'ai perdu mon frère. Mais je retrouve Erwann. "Tu n'as pas vu mon frère? - Je crois l'avoir vu sortir... Il doit t'attendre dehors...". Il m'ouvre la porte du sous-sol qui donne sur la descente qui mène au garage. Mon frère est en effet un peu plus loin, sur la rue, près de la voiture, il discute avec un gars en fumant une clope et en rigolant. Erwann m'accompagne. J'espère qu'il va me demander mon numéro, et lorsqu'il le fait je réponds d'une façon qui me surprend moi même, qui resemble fort à un cri du coeur ou quelque chose comme ça : "Je peux te demander ton numéro Stéphanie? - Bien sûûûûûûûûûrrrrr!!!!!". Il range le bout de papier dans sa poche. Me met une main sur l'épaule pour me faire la bise. Et je m'étonne à nouveau. J'en profite pour l'embrasser sur les lèvres. Il s'arrête surpris. Et m'embrasse à son tour sur la bouche. On se sert les mains très fort et très brièvement. Mon frère crie. "Stéphanie tu fais quoi? - J'arrive!!!". Je commence à partir en courant. "Appelle moi dis-je en me retournant! - Quand? - Lundi!". Et je cours en me retenant de me retourner en espérant qu'il ne perdra pas mon numéro.

_ Tu as les joues rouges Stéphanie...

_ Regarde la route, il y a un chat.

_ Qu'est-ce qui t'arrives?

_ Rien rien...

_ Et Alexandre?

_ Je lui dirai...

Mon frère sourit :

_ Il sera sûrement ravi...

Mais je n'y pense même pas. Moi je suis sur un nuage et je sens encore la main d'Erwann lorsqu'elle a effleuré mon ventre. J'ai envi de lui comme une folle. Alexandre, c'est une autre qui était avec lui.

 

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Ecrit par stefie, le Lundi 31 Mai 2004, 13:22 dans la rubrique Premiers Pas.

Commentaires :

Anonyme
31-05-04 à 13:33

Je me reconnais! Le mordillage de l'intérieur de la bouche est aussi ma grande occupation... Faire l'écrevisse aussi d'ailleurs.

J'aime beaucoup ton journal, j'en rate pas une miette. C'est marrant de se retrouver aussi souvent dans la vie d'une autre. Le baiser volé, le frère qui grogne à la voiture, courir en se forçant à ne pas se retourner.

Bises.

Anaïs.

 
stefie
stefie
31-05-04 à 13:40

Re:

Contente de savoir que tu es toujours là Anaïs! Et de lire ton commentaire.

Oui c'est ce que je me suis dit en écrivant ce passage là. Combien on est avoir vécues ça? Un baiser et puis s'enfuir... Mais je ne sais pas par contre si ça arrive à beaucoup que d'un coup comme ça un homme en chasse un autre en l'espace d'une soirée. Même si c'est vrai que ça devait faire un  moment que sans m'en rendre compte je me détachais du premier.

Merci de ton commentaire et tes encouragements.

Stéfie