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Les volets clos, seule avec mes désirs

A mesure que les jours passent je ne me reconnais pas. Cet été est vraiment trop chaud. J'ai l'impression qu'il est irréel. Au cours de la nuit je me réveille en sueur dans un lit trempé. Je flotte dans l'humidité sans réussir à me réveiller, je tourne et remue dans les draps sans savoir si je dors ou si je suis éveillée. Une nuit je suis persuadée de m'être réveillée. D'avoir trouvé Frédéric endormi à côté de moi aussi. Surprise et la langue collante je m'étais levée pour aller boire un verre. En revenant il n'était plus là. Ne pas le voir alors que j'allais me recoucher me réveilla pour de bon je crois. A moins que ce ne soit d'avoir cru que je l'avais laissé passer la nuit auprès de moi. J'ouvris les yeux surprise de mon rêve. Pour aller boire, pour de vrai cette fois-ci, un verre. Surprise en revenant dans la chambre. Erwann dormait dans la lumière du petit matin. Dans mon lit. Je fus cette fois réellement réveillée. La gorge sèche. Je pris la bouteille d'eau posée à côté du lit en ne soulevant qu'à peine ma tête de l'oreiller.

Dans bien d'autres rêves comme celui-ci je m'interdisais d'aimer Frédéric. J'agissais même parfois avec fureur à son égard, une fureur encore plus grande que celle dont j'avais fait preuve parfois réellement avec lui. Mais chaque fois qu'au cours de la nuit mon inconscient me montrait à moi même en colère, le calme revenait, tout s'arrangeait, au moment où, le quittant un instant des yeux, je regardais de nouveau en sa direction et trouvais Erwann à sa place. Alors il me pardonnait. Alors je me mettais à genoux peut-être pour que tout à fait il me pardonne. Je l'embrassais, je pleurais, il m'essuyait mes larmes. Nous nous étreignions comme avant et je souriais. Priant lorsque j'étais un peu plus consciente, pour que ce que je savais être un rêve ne s'arrête pas.

Nous faisions l'amour quelque fois. Je me réveillais mouillée. La pointe des seins irritée. Mais par le simple contact des draps. Encore les draps...

Alors, lorsque dans l'après-midi Frédéric passait, s'il me collait, me serrait contre lui, me plaquait contre un mur, je fermais les yeux, j'écartais mon string en attendant qu'il défasse son pantalon et me pénètre. Je voulais rester dans mon rêve, flotter dans ce monde irréel et n'avait pas très envi de sortir. Les portes était closes, tout comme les volets, et ça m'allait très bien.

Il me semble que je me protégeais de penser à Antoine, comme cela m'arrivait parfois, en me remémorant Erwann. En cherchant à le retrouver. Retrouver mon histoire. Mon passé. Sans doute aussi cherchais-je une nouvelle virginité. Effacer huit années avec Antoine dans les bras de Frédéric, sur son sexe, en retrouvant un peu d'Erwann et de mes vingt ans.

Je ne sais pas si d'autres motifs me guidaient.

Me serrant contre le mur Frédéric s'enfonçait plus profondément en moi, plus fort aussi. Et hardi il disait : "Ce n'est pas l'autre qui savait te prendre comme cela! Pourtant tu aimes ça! - Oh oui... Continue! - Je baise mieux que lui? - Oh ça oui!". Et je ne mentais pas, tellement j'avais envi qu'il soit mille fois meilleur qu'Antoine, que ce soit mille fois meilleur, j'en étais persuadée. Les seins frottant sur le papier peint, je ne connaissais plus d'Antoine. Seulement des désirs. Des désirs lointain que Frédéric réveillait en moi. Ces après-midi où on ne sort pas. Parce qu'on a trop envi de rester ensemble et se sauter dessus. Sinon on aurait trop peur de mourir. De se sentir de nouveau toute seule. Non je n'aimais pas Frédéric, mais il n'en faisait que plus fort crier dans ma tête, l'envie d'un autre amour. Un amour comme mon premier.

Les jours passaient, il me semblait commencer à me reconnaître. Je réussissais mieux à me comprendre.

 

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Ecrit par stefie, le Jeudi 10 Juin 2004, 15:07 dans la rubrique Premiers Pas.

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