Il est quatorze heure le lendemain. Pour la première fois depuis longtemps je me suis levée avant dix heure. J'ai envisagé de sortir pour toute l'après-midi, aller faire un tour en forêt, me livrer au shopping, prendre ma voiture et rouler pour ne pas rester chez moi. Surtout à quatorze heure. Mais il y a eu une hésitation et je ne l'ai pas fait. L'envie de savoir était plus forte. Pour finir j'avais mis la jupe noire dont il parlait, celle qui laissait presque voir le bas de même fesse, sans qu'il soit nécessaire pour cela que je me penche. En haut aussi j'avais passé ce qu'il désirait. En guise de provoation je me contentais d'enfiler en dessous un soutien gorge. Au fond de moi je savais que ça n'était qu'un sorte de bravade ridicule. S'il venait il trouverait, mis à part ce maigre détail, celle qu'il avait sommé d'être chez elle pour lui. Bien sûr j'avais lutté, mais cette histoire me faisait avant tout sourire. Que risquais-je après tout? Rien me disais-je. Je ne me rendais même pas compte que j'aurai pu tomber sur un malade ou un pervers. La façon dont je me le représentais n'avait guère changéé. Il me semblait seulement plus hardis que je ne l'avais supposé, ainsi que plus porté sur le chose que l'amoureux transit que je m'étais imaginée. Lorsque j'ouvris la porte je savais depuis déjà un moment que j'étais excitée à l'idée de savoir enfin. Il m'étais impossible de me le cacher.
Il a en effet dix-huit ans. Il me sourit. Il me détaille du regard, vérifie sans doute que tout est bien en place comme il me l'a demandé. A un léger sursaut de ses yeux je sais qu'il a repéré les bretelles de mon soutien gorge qui dépassent de mon haut. "Je suis Frédéric" me dit-il sans rien ajouter d'autre. Comme je ne réponds pas il y a un silence. "Je vois que vous m'attendiez!" s'enthousiasme-t-il alors que je m'écarte de l'entrée pour le laisser passer.
Dans mon imaginsation il était plus petit que moi. Ce détail m'amuse. En fait, et bien que je mesure un mètre soixante-dix-sept, il me dépasse d'une demi tête. Il n'a pas non plus de problème de peau. Quant à la boisson, lorsque je lui propose une bière d'entrée, il me répond en me demandant celles que j'ai. Je disparais pour aller chercher à la cuisine deux verres et deux bouteilles. Il nous sert tous les deux et nous trinquons. Il repose son verre après la première gorgée et me demande s'il peut fumer. Je lui apporte un cendrier. Il boit une autre gorgée et met à nouveau son verre sur la table devant lui.
_ Vous avez mis un soutien gorge, mais je suis content d'avoir pu observer que vous portez un string, dit-il comme s'il parlait de quelque chose de totalement anodin avant de poser ses yeux sur mes cuisses, de se lécher les lèvres pour retirer la mousse de la bière, et de rougir de ces propos qui doivent lui paraître quelques peu déplacés.
Je ne réponds rien. Je souris. Tout ceci me semble surréaliste. Il me faudrait presque me pincer pour y croire. J'ai face à moi un garçon qui n'est pas encore un homme, du moins à mon sens, et celui-ci me parle de mes dessous. Des dessous qu'il m'a lui même demandé de mettre en l'honneur de sa visite! Il me semble alors que si Antoine surgissait d'un coup il se roulerait par terre en hurlant de rire.
_ Remarquez, peut-être portez-vous des strings tous les jours? me demande-t-il.
Je ne sais quoi répondre. Que puis-je répondre à cela? Lui demander de partir? Je songe à le faire. Mais il s'arrête net et regarde dans le vide. Mes seins, mes cuisses, mes fesses ou même encore mon visage ne sont plus dans sa ligne de mire. Il regarde ailleurs. Dans le vide.
_ Vous me faites dire n'importe quoi, dit-il. Vos yeux me trouble. Je n'ai jamais vu en vrai de toute ma vie une femme aussi belle que vous. Et je dois vous sembler ne penser qu'à cela.
Il se tait. Je pense à lui répondre "tu n'as que dix-huit ans, tu as encore le temps". Mais je ne dis rien. Il s'allume une cigarette. Cette fois je ne refuse pas celle qu'il me propose.
_ Depuis la première fois que je vous ai vu j'ai su que j'allais vous aimer à la folie... murmure-t-il sans me regarder. Je savais que je n'aurais pas du me mettre à y songer. Mais je vous ai fait ce premier mot. Un petit poème... Même pas de moi. Parce qu'il me fallait vous dire ce que vous m'inspiriez.
_ Il était très beau! dis-je. J'ai même regretter qu'il ne soit pas de vous.
Il me sourit benoitement et regardant encore ailleurs. Il ouvrit ses mains comme les ailes d'un papillon fatigué. Je vis qu'il tremblait.
_ En fait je n'ai pas su m'arrêter après. Je vous ai vu arriver ici quand vous avez fait votre démangement. Puis après ça ne s'est plus arrêté.
_ Vous habitez où?
_ Dans la maison en face...
_ Vous me regardez?
Il ressemblait à un suspect qui après avoir passé des jours à nier l'évidence, à jouer au chat et à la souris avec le commissaire Maigret, passe enfin aux aveux. Il était presque sur le point de tendre ses poings pour se faire passer les menottes.
_ Je vous regarde avec des jumelles, lâcha-t-il.
Je fus estomaquée de n'y avoir songé à aucun moment. D'où était sa maison, il ne pouvait pas voir ma chambre ni la salle de bain, c'était déjà le principal. Mais je me mis à me demander tout ce que j'avais pu faire dans les autres pièces comme sous la surveillance de caméra de télévision. Je me ressaisie :
_ Très bien, dis-je, et qu'attendez vous de moi?
_ J'aimerai vous connaître...
_ C'est à dire?
_ Vous connaître entière.
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Commentaires :
Re: Re:
Re:
Le fait que ton commentaire soit celui-ci et non un autre prouve il me semble que tu penses pas mal à la bagatelle toi aussi. En as tu honte? Je suppose que non. Devrais-je en avoir honte davantage et pourquoi?
Sujet à traîter en quatre heure maximum et comptant pour l'U.V. de philosophie comportementale.
Toute sortie de la salle est interdite.
Je trouve le titre de ton site mal trouvé. Tu aurais plutôt dire "Aventures d'une coquine" ou quelque chose comme ça. Tu as l'air de beaucoup penser au cul quand même.