Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Des tentatives de caresses, des cris et des claques...

La porte s'était ouverte et ça n'était pas ma soeur. Il a compris très vite en entrant. Il a crié : "Stefi c'est quoi ces conneries?". Il n'était pas tout seul. Il avait déjà pas mal bu. Les autres aussi. Et fumé je pense aussi. La fille avec eux ricane : "Au moins maintenant il est réglé ton problème..." s'amuse-t-elle en me regardant avant de faire une remarque sur ma tenue. "On t'a vu mieux habillé que cela..." fait mine de me flatter cette langue de vipère. Elle est le meilleure amie d'Antoine. Il ne lui déplairait pas je crois. Si elle veut je lui cède ma place de bon coeur. Ils sont fait pour s'entendre. Deux ambitieux. Deux individus prêts à tout pour réussir, avoir un nom connu, être reconnus, aimés, se sentir appartenir à des cercles de pouvoirs et d'influence. Des Parisiens comme il s'en fait tant. Des minables sans talent qui compensent en jouant les importants.

_ Tu vas quand même pas partir?

_ Si.

_ Tu vas où? Chez ce type là?

_ Quel type?

_ Celui qui t'a dragué la dernière fois... Ce con qui roule en Viper...

_ N'importe quoi...

_ Ne me prend pas pour un con, je sais que c'est lui... En fait tu es comme toutes les autres... Il n'y a que le fric qui t'intéresse!

Je rigole. Je crois que c'est le pire. Il me fait pitié. Les autres ont eu la politesse (exceptionnelle) d'aller dans la cuisine. Il s'approche de moi. Il tend sa main pour me caresser les seins. Le pire, c'est qu'il pense que ça marche encore ça. Qu'il lui suffit de me toucher les seins pour me faire fermer les yeux et me calmer... Pire, il s'y prend mal, il me blesse même, à ses yeux je vois que ma poitrine sous le t-shirt Orangina ça ne l'excite pas tant que ça. Il a l'air de se forcer. Mais pas longtemps. Il le soulève. Il s'approche, glisse sa main dessous. Il murmure comme si nous étions au lit : "Tu portes quoi en dessous ce soir?". Je l'ai laissé faire jusque là. Je voulais voir jusqu'où il serait capable d'aller. Mais je vire son bras sèchement comme d'un battement de cil et je m'éloigne.

_ Mais c'est pour la vie nous deux ma chérie!

_ Il faut croire que non...

_ Mais tu peux pas balancer huit ans d'amour sur un coup de tête!

_ Où vois-tu un coup de tête?

_ Tu es fâché et je te comprends je t'ai....

Je l'arrête tout de suite :

_ Je ne suis pas fâchée. Et tu ne me comprends pas. On arrête là. Tu continues ta vie. Je continue la mienne. Il n'y a rien d'autre à ajouter. On ne veut pas les mêmes choses. On a pas les mêmes désirs, ni les mêmes rêves... Tu seras libre sans moi.

Le voilà qui recommence. "Oh si on a les mêmes désirs, oh si on veut les mêmes choses" dit-il en s'approchant de nouveau et en portant sa main contre me sexe.

_ Arrête, tu es grotesque...

_ Tu ne dis pas toujours ça mon châton...

Il semble ne pas se rendre compte. Il n'a que ça en tête. Il ne pige rien. Pour lui on va baiser et tout va rentrer dans l'ordre, je vais le supplier de me prendre et je rangerai mes affaires. Je le pousse. Je le bouscule. "Mais tu te prends pour qui!". Ses amis sont revenus. Nos cris je crois. Il se passe quelque chose. Ils meurent d'envie d'y assister. "Antoine laisse la partir. Elle reviendra. Elle te mangeara dans la main" lui souffle l'autre sorcière qui pense sans doute que toutes les femmes sont des galinacés comme elle.

_ C'est vrai, elle est quoi sans toi? demande-t-elle.

J'éclate de rire. Ils sont tous fous. Je me demande dans quel sitcom ils se croient. Je mets mon doigt à ma tempe. La porte sonne. Je vais aller ouvrir. Il se met sur mon chemin. Il me met une claque. Il m'attrappe par les bras. Il veut m'embrasser. Je détourne ma tête. Il me met une autre claque. Je le fusille du regard. Je ne sens pas la douleur. Il se contrôle encore. Un peu moins sur la suivante. Je crie. Je me débats. Je hurle. Je me mets à paniquer je crois... Et si ma soeur repartait? Mais la porte s'ouvre. Les cris lui font peur. Je le sais. Mais là non. Il me secoue. Une autre claque pour la route en réponse à mon coup de genoux manqué adressé à ses parties. Entrée fracassante de ma soeur. Anne-Sophie ne se pose pas de question, comme un boulet elle bouscule les deux autres dont la sorcière qui surprise tombe par terre. Ma soeur allonge un coup de poing dans la machoire d'Antoine qui ne l'a pas vu arriver. Il me lâche. Il s'en mange un autre dans le ventre. Ma soeur est comme ça. Elle a fait du judo à un très haut niveau. Mais elle se sert très bien de ses poings aussi. Vue comme ça elle est comme moi, elle en a pas l'air. On miserai pas un sous sur elle face à qui que ce soit. Mais je l'ai vu en mettre pas mal au tapis. Elle me prend par la main. Elle s'interpopse entre moi d'une part, Antoine et les autres d'autre part. "Bon tu as compris ou on continue?" lui demande-t-elle alors qu'il se relève. Il fait signe de la main en se tenant le ventre qu'il a compris. Nous descendons les sacs. J'ai un peu peur mine de rien. Je reste bien derrière mon aînée. Je me rappelle d'elle lorsque déjà j'avais des problème à l'école avec des garçons qui m'embêtaient. Mes deux soeurs et mon frère m'ont toujours protégée. Sans doute parce que je suis la plus jeune. La petite dernière.

Antoîne réclame les clés. "Non, on a encore des choses à revenir chercher. D'ailleurs jusqu'à le fin de ce mois ma soeur a payé le loyer. Donc ne cherche pas à lui causer de nouveaux torts" dit ma soeur. Elle parle ainis ma soeur. Elle négocie très bien c'est son boulot. Dernière réaction malgré tout d'Antoine. Dernier baroude d'honneur. "Excuse moi Stephanie, je voulais pas en arriver là...". Il s'approche lentement. Il me fait la bise. Je lui fais aussi. Après tout ce sont des choses qui se font lorsqu'on a été ensemble aussi longtemps... Je le regrète aussitôt dans la voiture lorsque je reçois un texto : "Tu tiens vraiment à ressembler à ta soeur?" m'écrit-il. Nous quittons Paris, et je me sens libre comme je ne l'ai jamais étée. Je souris.

 

Recevoir un mail à la publication de la prochaine page de mon journal? Cliquez ici!

Ecrit par stefie, le Dimanche 23 Mai 2004, 21:23 dans la rubrique Premiers Pas.

Commentaires :

Feerange
Feerange
23-05-04 à 22:10

Impressionant.

D'abord surprise par le titre, j'attéris ici et lis un passage digne d'un roman de Zola. Je lis, envoutée...

Très belle écriture!

Mais pour le reste... No comment...

Bonne soirée, et bonne nuit,

Fée&Ange.


 
Zazu
Zazu
23-05-04 à 23:14

Re:

Suis scotchée! biz's

 
stefie
stefie
24-05-04 à 18:53

Re: Re:

Moi je scotche?!!!

 
Zazu
Zazu
24-05-04 à 22:12

Re: Re: Re:

Il semblerait...

 
stefie
stefie
24-05-04 à 18:52

Re:

La comparaison avec Zola fait toujours plaisir. Je la prends!

Mais j'avoue ne pas avoir bien compris ton "no comment"?

A une prochaine fois, en espérant que tu m'expliques!


 
Royal-ornythorinque
Royal-ornythorinque
24-05-04 à 00:52

Offre et demande

Mince ça m'inspire terriblement tout ça ! Dommage pour la photo, ça me rappelle Maurras et sa "femme sans tête". Envoies moi vite ton visage je suis un curieux ... et tu pourras probablement lire un poème à ton nom.


 
stefie
stefie
24-05-04 à 18:54

Re: Offre et demande

Tu as la photo à présent. Les cartes sont entre tes mains!


 
stefie
stefie
24-05-04 à 18:55

Re: Offre et demande

J'oubliais... Explique moi ce que c'est que cette histoire de Maurras et de femme sans tête. Je ne connais et suis d'un naturel très curieux.

 
Muche
Muche
25-05-04 à 11:08

Mais comment as-tu pu rester 8 ans avec un type comme ça ? Et en plus entouré de ce genre de èersonnes-là !?

 
stefie
stefie
12-06-04 à 10:10

Re:

Cela, c'est la question que je me pose encore... Par amour? Non. Je crois que j'espérais qu'il redevienne comme je l'avais connue.